and the story of us looks a lot like a tragedy now, next chapter - the story of us Je tiens à le préciser; je ne suis ni saine ni contrôlable. Me fréquenter, c’est comme attraper la peste : on n’en guéri pas. Maintenant que vous êtes au courant, c’est à vos risques et périls, je vous aurais prévenus. Malgré tout, si vous avez fait le dur choix de m’avoir dans vos vies, vous devez savoir quelques petits détails sur moi. Détails certes, mais comme je n’aime pas expliquer qui je suis, prenez en note et qu’on en reparle plus. Je suis dure, froide, efficace et complètement déboussolante. Je ne vais pas par quatre chemins pour dire ce que je veux dire, même si mes mots peuvent blesser, honnêtement, je m’en balance. À vous de vivre avec, ou pas. J’ai une grande gueule et je tiens toujours à avoir le dernier mot. Tenez-vous le pour dit, j’ai toujours raison et celui qui a tort, c’est vous. N’essayez pas de me contredire, vous courez à votre perte d’avance. Je suis complètement et définitivement une de ces personnes qui se définit comme marginale, indépendante et fière de l’être. Être comme tout le monde ne m’a jamais tenté, je n’ai jamais tenté l’expérience et je ne crois pas essayer d’ici les prochaines années. Je fais mon propre chemin, que vous soyez là ou pas, je m’en contrefous. La vie se poursuivra sans vous. De toute façon, je n’ai besoin de rien ni de personne pour être heureuse. Comme vous pouvez le constater, je suis une personne plutôt controversée qui adore semer la pagaille sur son passage.
J'ai été élevée dans l'hypocrisie la plus totale. Mes parents portaient une affection sans borne à leur réputation et à l'image que notre famille projetait. Il fallait dire les bons mots au bon moment, le bon sourire à la bonne blague, le petit rire lorsque nécessaire; tout était calculé d'avance. Cette hypocrisie, je l'ai appris dans le ventre de ma mère; elle avait probablement planifié mon futur bien avant d'être enceinte. Mon grand frère a suivit l'exemple idéaliste de la famille. Lorsque je suis arrivée dans le décor, il était alors normal que je fasse de même. Cependant, je me suis vite découvert un penchant pour l'auto-dérision et pour le ridicule. J'aimais mettre mes parents dans des situations qui les gênaient particulièrement. Autant dire que j'étais dès lors classée dans leur liste noire. On a alors fait comme si je n'existais pas, me sortant seulement lorsque c'était nécessaire. Mes parents avaient déjà laissé tomber mon éducation dans le monde mondain, préférant me laisser vagabonder à ma guise, se disant probablement qu'un jour je reviendrais à la raison. Et puis de toute manière, ils avaient un fils et une autre fille digne à cette époque. Si seulement ils avaient su ...
« ARRRRRRRRRRR! » Mon père m’énervait, ma mère m’énervait, mon frère m’énervait, la caissière m’énervait et ma voisine me tapait royalement sur les nerfs. Bref, la terre entière semblait s’être donné le mot pour avoir l’air bête et gâcher le peu de joie qui m’était donné d’avoir. C’était une de ses journées pénibles où l’on a envie d’abattre chaque air bête à coups de tronçonneuse. Vous voyez le genre j’imagine. Ma famille, c’était le comble de l’hypocrisie. Il fallait susciter l’envie des autres, les autres étant dans ce cas de figures les gens pauvres qui passent leur vie à se battre pour avoir de quoi nourrir la totalité de leur famille, et prouver que nous étions meilleurs que les autres.
Foutaise. Qui pourrait être assez idiot pour croire un seul instant que cette famille de dégénérée – en l’occurrence la mienne – était meilleure que les autres? C’est dans un environnement où l’argent et le pouvoir ne font qu’un que j’ai grandi. Aussi bien vous dire que cela a été l’élément déclencheur de ma rébellion. J’étais le mouton noir de la famille, celui impossible à dresser, qui déjà à huit ans passait le plus clair de son temps à rouspéter ainsi qu'à faire le contraire de ce que mes parents désiraient de moi, et qui, au grand dam de mes parents, n’a aucunement l’intention de suivre les pas de son parfait grand frère. Misère, sortez moi de là quelqu’un!
« n’oublie pas chérie, ce soir nous recevons des membres importants du gouvernement. j’attends de toi que tu sois charmante et polie. » « aussi bien prendre une corde et faire un nœud. cela vous épargnera de devoir regarder l’incompétente wolves-ghost à l’œuvre.» Mon cynisme aura ma peau un de ces jours. Ma mère avait feint ne rien entendre et la vie avait poursuivit son cours. C’était continuellement ainsi dans la famille, soit insupportable. Mes parents feignaient avoir une fille digne et mon frère m’ignorait tout simplement, c’était beaucoup plus facile ainsi. Ma petite soeur, quant à elle, regardait ce spectacle avec des yeux accablés. Hélas, en ce temps, elle ne savait pas si elle devait choisir un clan. Choix qu'elle n'aurait jamais eu à faire en fin de compte puisque j'ai préféré le faire pour elle ...
« NON MAIS TU TE FOUS DE MOI COLE?! » J'avais huit ans et pas la langue dans ma poche. Ce dernier avait la veste tachée de sang. Quelques minutes auparavant, je venais de faire la lecture à ma petite soeur, tout juste âgée de deux ans. Comme de fait, elle qui s'agitait normalement lors des temps de repos avait plutôt décidé de rester calmement dans mes bras. Et par le fait même, je m'étais endormie sur ma propre histoire. La porte venait de la chambre venait de s'ouvrir brusquement, mes bras étaient vides là où Shelter était présente auparavant et mon frère avait la sueur au front. Je venais de comprendre qu'il s'était passé quelque chose de grave.
« écoutes, Junie, je vais t'expliquer ... » « Où est Shelly ? » Les yeux emplies de larme, je tentai de retenir les émotions qui me foudroyaient. Durant un cours instant, je cru que Cole avait fait du mal au seul être qui lui ne m'en avait jamais fait. Shelter était tellement pure et innocente à cette époque. Elle n'avait alors pas encore été imprégnée de la froideur des Wolves-Ghost. Nous avions finit par retrouver notre petite soeur. Épeurée, elle s'était cachée. C'est avec horreur que j'appris par la suite la mort de mes parents ...
Le corps de Talynda gissait, encore chaud, sur une marre de sang qui continuait de s’agrandir à mesure que les secondes passaient. Elle semblait paisible dans cette position, même si son corps restait déformé par l’impact qu’il venait de subir. C’était comme si elle attendait cette libération depuis longtemps, on pourrait presque déceler un sourire satisfait sur ce qui restait de son visage. Il faut dire que l’idée que j’avais eue n’était pas très brillante, surtout après avoir englouti une quantité incalculable de pilules. Depuis la mort incompréhensible de mes parents, je m'étais retournée vers la déchéance. Je préférais de loin me droguer pour oublier que d'avoir à affronter la vérité en face. J'étais devenue irrécupérable. Nous avions décidé de monter dans la vieille citerne d’eau qui donnait une vue sur la ville. Ce n’était pas la première fois que l’on entreprenait ce geste illégal, mais certainement la dernière pour ma meilleure amie. C’est à cet endroit que Talynda a glissé et est tombée.
« imbécile, je savais que ce n’était pas une bonne idée. » « et comment aurais-je pu deviner que cette idiote de Taly tomberait?! » Comme seule réponse, j’eu droit à des yeux remplis de désapprobation de mon meilleur ami, Sveinn. Notre amie venait de mourir et je me sentais terriblement coupable. Nous avons continués nos vies, Sveinn et moi, comme si Talynda n’avait jamais existé. Nous nous sommes encore plus enfoncés dans la déchéance, espérant probablement plus qu’autre chose, oublier cette nuit. C'était une mort de plus et de trop dans ma vie ...
Une année avait passée, mais je n’avais pas oublié. D’ailleurs, personne de notre entourage n’avait oublié. Des commémorations quotidiennes étaient faites pour la talentueuse Talynda qui avait un avenir prometteur avait-on dit. J’étais celle qui avait gâchée tout ce talent et qui avait conduit Taly vers un tout autre destin. On me reprochait sa mort, et j’en prenais le blâme sans riposter.
« bonjour, je m’appelle june, j’ai dix-sept ans, et je suis dépendante. » « bonjour june. » C’était idiot et complètement inutile. Mais mon frère, dans un ultime effort pour mon sortir de ma dépression et de ma dépendance, insistait pour que je suive cette thérapie sur les dépendances. Honnêtement, c’était comme se retrouver chez les alcooliques anonymes, mais avec des dépendants affectifs et des héroïnomanes. Beaucoup plus attrayant au niveau des histoires personnelles de tous et chacun, mais pas nécessairement utile. Depuis la mort de Talynda, ma dépendance aux diverses drogues n’avait fait qu’augmenter, ce qui avait poussé mon frère à m’inscrire à ces débilités. Je m’étais présenté à toutes les réunions, et j’avais même eu un parrain, un ancien sans domicile fixe accro aux seringues. Après de nombreux mois à ne rien vouloir savoir de ces thérapies, j’en suis finalement venue à la conclusion que la meilleure chose pour moi sera de suivre les conseils qui m’étaient donnés. J’ai donc travailler sur moi-même et après quelques rechutes, des heures de découragement à pleurer sur mon sort, je peux finalement dire que je suis désormais
clean.
J'avais désormais obtenue l'âge légal pour faire ce que je voulais faire de ma vie. Avec l'argent touchée par l'héritage à l'atteinte des dix-huit ans, je n'étais plus obligé de rester dans la maison familiale avec mon frère et ma soeur. Cole m'avait fait vivre un enfer depuis toutes ces années. Bon, ce n'est pas que c'est une mauvaise personne au contraire. Cependant, par sa présence, mon frère me rappelle toutes ces années d'hypocrisie vécues avec nos parents, leurs morts tragiques et le fait que le monde entier semble ressentir le besoin continuel de l'accuser. Même s'il a été bon et généreux avec moi en m'inscrivant aux dépendants anonymes, je ne supportais pas de le voir continuellement. Et puis, il faut ajouter que les chicanes quotidiennes ne faisaient que rendre le tout pénible. J'ai donc quitté la maison, sans plus jamais y mettre les pieds.
« Allez, bouge ton gros cul. » « Va te faire foutre june! » « moi aussi je t’aime. » Et tout bonnement, j’avais déposé un léger baiser sur le front de Sveinn. Tandis que j’avais refait ma vie, que j’avais entrepris des études et que j’étais sur le point d'obtenir mon diplôme de médecin légiste, mon meilleur ami avait continué son chemin et s’était littéralement enfoncé dans sa dépendance. J’avais désormais pris la décision qu’il était plus que temps qu’il se donne un coup de pouce également, du moins que je lui en donne un. Je l’hébergeais donc désormais dans mon appartement, que j'avais pris seule et loin de ma famille, le surveillant au maximum de mes capacités. Il avait eu de nombreuses rechutes, et même encore, Sveinn n’est pas du tout guéri, mais j’ai foi qu’un jour il puisse refaire sa vie également. Je donne donc le plus clair de mon temps à m’occuper de lui et à le surveiller, chose qui ne manque pas de l’enrager.
« tu sais, june, je n'en peux plus. je n'en peux plus de voir ton coloc faire n'importe quoi et foutre ta vie en l'air! tu ne vois donc pas qu'il est une nuisance?? » « ne t'avise pas de parler ainsi de Sveinn, emrys! on ne peut pas juger un livre par sa couverture; fais de même! » « tout ce que j'ai à dire, c'est que tu fous ta vie en l'air. » « et en quoi cela te concerne? c'est mon problème et non le tien. » « ça deviendra la mien lorsque nous serons mariés. » « si mariage il y a ... » et voilà, le doute était lancé. Voilà désormais deux ans que j'étais en relation avec Emrys, et c'était le bonheur parfait, je peux vous le jurer. Par contre, il semble de moins en moins accepter la place que prend Sveinn dans ma vie. Selon ses dires, c'était simplement pour me protéger. Je veux tant le croire, mais le fait est que cette haine qu'il semble de plus en plus développer pour mon meilleur ami me détruit de jour en jour, et détruit par le fait même notre relation. Nos sujets de discussion ne font que tourner autour du seul et même sujet; un peu comme si nous n'étions pas capable de faire totalement le point là dessus. À chaque fois, c'est la même histoire : Emrys me lance une pique, je réplique, nous nous engueulons et puis hop, nous n'en parlons plus ... Jusqu'à la prochaine chicane. Le fait est que nous sommes fiancés ... et que je ne sais plus si c'est réellement ce qui nous faut en ce moment ...